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Pourquoi les régimes restrictifs ne fonctionnent-ils pas ?

Dernière mise à jour : 19 sept. 2019


 



Mélanie a 22 ans et pèse aujourd’hui 89kg pour 1m72. Elle est étudiante en droit depuis 2 ans. Déjà petite, Mélanie était un peu plus ronde que les autres, mais en grandissant, elle s’était faite à ses petits kilos en trop. Elle disait que c’était ce qui faisait tout son charme.

     En première année de fac, Mélanie a rencontré CE mec super canon dont elle rêvait jour et nuit. Vous savez, celui à côté duquel on ne peut pas passer. LE mec. Du coup, sachant pertinemment qu’elle n’aurait aucune chance avec lui si elle n’avait pas la silhouette de Barbie, elle s’est mise en tête de perdre quelques kilos.

En naviguant sur le net, elle n’a pas eu de mal à trouver des programmes géniaux pour perdre 10 kilos en 1 mois ou pour avoir un corps de bikini en un claquement de doigt. Ni une ni deux, la carte bancaire dégainée, elle faisait son premier achat de régime magique. Au début, Mélanie était ravie. ENFIN le poids sur la balance diminuait ! Youhou ! Bon, elle refusait souvent les sorties au resto avec ses copines, et se réveillait régulièrement la nuit à cause de son estomac qui gargouillait… mais ce n’était pas grave, c’était pour la bonne cause !

      Après quelques semaines, Mélanie a commencé à avoir beaucoup de mal à suivre le rythme des cours. Elle se sentait fatiguée, fébrile, et s’endormait souvent en cours… Elle avait aussi remarqué qu’elle avait perdu beaucoup de cheveux, elle qui avait autrefois une jolie tignasse à la Tina Turner. Les fêtes approchant, Mélanie s’est dit qu’elle pouvait faire une petite pause dans son régime, histoire de profiter un peu. Et puis de toute façon, son cerveau ne vivait plus que pour ce muffin au nutella qu’elle ne s’était pas offert depuis 6 semaines.

Sans surprise, Mélanie a passé toutes les vacances de Noël à table à avaler tout ce qu’elle pouvait. La peur de manquer. Ce besoin irrépressible de devoir se remplir pour ne plus ressentir cette faim. Ce besoin de sucre, de gras, de vie.

      Coup dur à la nouvelle année, Mélanie avait repris 5 kilos sur les 9 qu’elle avait perdu en 1 mois et demi. Mais déterminée, elle n’a pas baissé les bras. Oh non, cela ne lui ressemblait pas !

Elle a donc trouvé un nouveau régime miracle sur internet. Un régime uniquement à base de poisson blanc et légumes verts. Parfois, elle avait le droit à un fruit et à un produit laitier en dessert, mais ça n’était pas souvent, ou alors du 0% ! Grâce à ce régime, Mélanie a perdu 11 kilos. Mais vous savez-quoi ? Plus le temps passait et plus Mélanie se sentait mal. Ses notes étaient en chute libre, elle n’avait plus envie de se lever le matin, et ne prenait plus aucun plaisir à manger. Elle se réveillait nourriture, marchait nourriture, travaillait nourriture, dormait nourriture. Bref, cela était devenu une obsession. Elle qui avait toujours été bien dans sa peau, même avec ses quelques petits kilos en trop. En plus, le jeune homme sur lequel elle avait flashé c’était mis en couple avec une blondasse filiforme perchée sur des talons aiguilles toute la journée. Bref, raté pour cette fois.

Du coup, Mélanie a décidé d’arrêter son régime et de se remettre à manger « normalement », comme elle disait. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle s’était tellement privée ces derniers mois qu’elle était incapable de s’arrêter quand elle mangeait. Le matin, les céréales, les pains au lait, la pâte à tartiner, le jus de fruits, tout y passait ! Et ne parlons pas du déjeuner à la fac : pas le courage de se faire à manger après des semaines de tupperware brocolis poulet vapeur, elle filait à la cafétéria manger entre copines, et c’était frites à volonté bien sûr ! Bah oui, après tout, elle avait perdu 15 kilos, c’est bon, elle pouvait bien se faire plaisir non ?

En 3 mois et demi, Mélanie a repris 20 kilos, soit 5 kilos de plus que tout le poids qu’elle avait perdu… Malgré ses nouvelles tentatives pour reperdre du poids, son corps faisait un blocage. Comme s’il avait peur de ne plus avoir suffisamment à manger. Elle ne ressentait plus la faim, ni le rassasiement.

      Mélanie a validé son année de cours de justesse. Elle se sent aujourd’hui enfermée dans un corps qui ne lui plaît pas, ne prend plus de plaisir à manger par peur de grossir, et se renferme sur elle-même.

La morale de l’histoire ? Il n’y en n’a qu’une : les régimes restrictifs sont une bombe à retardement qui vous détruit physiquement et psychologiquement.



 

      Cette histoire ? Vous l’avez peut-être déjà vécue. Et vous ne seriez pas le seul. Tellement de femmes, d’hommes, d’adolescents, ont souffert de ses soi-disant professionnels de la nutrition.

Mais aujourd’hui, je vous le promets, vous n’êtes pas tombée sur le site de l’une d’entre eux. Oh non, bien loin de là. Ces régimes sont efficaces à court terme (et encore !), mais à quel prix ? Voyons un peu ensemble, pourquoi il est temps de définitivement renoncer à ce type de régime, qui ne fonctionnent pas.


1. Une obsession pour la balance


      Je vais peut-être en surprendre plus d’un par mes propos, mais non, selon moi, la balance n’est pas une obligation lorsque l’on veut perdre du poids.

Alors oui, je l’admets, elle nous aide à suivre l’évolution du poids, et savoir si nous allons dans le bon sens. Mais elle n’est pas indispensable, d’autant plus qu’elle traumatise souvent bon nombre d’entre vous.

Quoi de mieux que d’apprendre à se regarder ? D’apprendre à observer ce reflet dans le miroir ? D’apprendre à juger, grâce à ses courbes, et grâce à ce corps qui se reflète face à nous, si nous perdons du poids ? Quoi de mieux que de faire attention à la façon dont on se sent dans ses vêtements ? Ou de vérifier de temps en temps si le cran de la ceinture est toujours le même ?

Il y a beaucoup d’autres façons de suivre l’évolution d’une perte de poids que de se jeter les deux pieds joints sur une balance qui sera, pour bon nombre d’entre vous, source d’angoisse et d’inquiétude.

Les régimes restrictifs sont souvent très orientés vers la balance, le tracking du moindre gramme etc… Je ne suis pas convaincue que cela soit la solution pour une acceptation de soi.


2. Restriction est incompatible avec durabilité


      La restriction, c’est quoi exactement ? Selon notre cher Monsieur Larousse (et oui, toujours le même !), il s’agit de l’action de limiter, de réduire. Autrement dit, restreindre son alimentation, c’est limiter ses apports.

Alors, dans un sens, vous me direz que pour perdre du poids, il faut bien se mettre en déficit calorique, n’est-ce pas ?

Je dirai que la première chose à faire n’est pas de parler de calories, ou de pesée, mais de travailler sur l’équilibre alimentaire, le retour à des produits bruts, à une écoute de ses sensations. Finalement, retourner à un comportement alimentaire plus sain, qui permet de se réguler naturellement et donc déjà de perdre quelques kilos. Après, on peut parler plus technique, et aborder une perte de poids de façon plus sereine, et avec une approche plus confiante et bienveillante.

Ce qui ne me plaît pas dans le mot restriction, c’est la négativité qu’il en ressort. Perdre du poids pour être en meilleure santé, ou être mieux dans son corps, c’est quelque chose de positif ! Pourquoi en faire quelque chose d’horrible quand on peut le faire en douceur et en se faisant plaisir ?

On ne le répètera jamais assez, mais aucun aliment n’est interdit. Une perte de poids durable est une perte de poids faite avec bienveillance pour soi-même et surtout avec plaisir ! Se restreindre sur les produits sucrés par exemple, c’est indéniablement devenir obsédé par ces aliments, et en avoir encore plus envie qu’avant. Et qui dit obsession et restriction dit forcément stress… Et qui dit stress dit cortisol dit prise de poids. On ne tourne pas un peu en rond là ?


3. Un rythme alimentaire inadapté


      En général, lorsque vous suivez un régime, c’est : 3 repas par jour à heures fixes, pas de grignotages, et 12h10 c’est pas 12h30. Bref, lorsque l’on veut suivre correctement un programme, on a tendance à suivre les consignes au millimètre près, et on oublie vite ses sensations. La faim ? La satiété ? Difficile de les écouter quand le coach a dit 100g de pâtes et pas 120g et que c’est poisson blanc au dîner et pas un filet de poulet rôti.

Alors oui, le corps a besoin d’un rythme, c’est normal MAIS il a besoin de votre rythme.Pourquoi forcer quelqu’un qui n’a jamais pris de petit-déjeuner à son réveil à 6h du matin à en prendre un sous prétexte qu’il doitprendre un petit déjeuner ?

Ces régimes restrictifs ont tendance à imposeret non à s’adapterau mode de vie de chacun. Et pourtant ! Il s’agit de la base d’une prise en charge diététique de qualité. En vous imposant quelque chose, ces régimes vous font malheureusement courir à l’échec.


4. Un déséquilibre alimentaire


      Soupe au chou, régime hypercalorique, monodiète, régime hyperprotidique… tous sont des régimes définitivement déséquilibrés. Trop riches en protéines, ils sollicitent de façon excessive les reins, trop pauvres en calories, ils ont tendance à supprimer les glucides… Enfin bref, rien de très équilibré là-dedans. Ne parlons même pas des monodiètes à base de pommes ou de bananes, j’hallucine encore que cela existe !

En adoptant ce type de régimes déséquilibrés, vous prenez le risque de créer des carences s’ils sont trop prolongés. Une étude menée par l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (et oui, rien que ça !), a d’ailleurs mis en évidence que seuls 26% des régimes les plus populaires respectaient des apports en fibres suffisants (25 à 30g/jour) et que les apports en protéines étaient souvent bien trop élevés par rapport aux besoins.

A termes, ces carences en macro et micronutriments peuvent véritablement impacter le fonctionnement de l’organisme (perturbations endocriniennes, troubles rénaux et hépatiques, troubles digestifs…).


5. Effet yoyo


      Et oui, LE fameux ! Qui n’a pas entendu parler de cet effet yoyo ? Vous savez, celui où l’on reprend plus que ce que l’on a perdu… Exactement ce qu’a vécu Mélanie !

Cet effet yoyo, dont je ferai un article prochainement pour vous expliquer le mécanisme, est très fréquemment observé suite à ces régimes restrictifs. En effet, en créant une privation, les apports finissent inévitablement par être compensés (et oui, ne vous en voulez pas, c’est humain !) et c’est la reprise de poids assurée (80% reprennent du poids après 1 an d’après l’ANSES). En réduisant les apports de façon trop importante par rapport aux besoins, le corps est intelligent, il s’adapte ! Mais en s’adaptant, il réduit ses besoins énergétiques au repos, et re-bonjour les kilos lorsque vous vous remettez à manger des pâtes (attention, ça mord !).

L’effet yoyo est le signe même que ces régimes ne sont pas durables dans le temps, et voués à l’échec, et avec ça, je peux vous affirmer que l’estime de soi en prend un sacré coup !


6. Vous ne modifiez que votre alimentation


       Et oui, désolée de vous l’apprendre, mais NON, se mettre à manger des haricots verts et arrêter le coca ne vous fera pas perdre de poids de façon durable. La perte de poids, c’est un ensemble. Il ne s’agit pas juste de modifier le contenu de votre assiette, mais aussi votre mode de vie. Car qui dit manger différemment, dit modifier son organisation de préparation des repas, faire des courses différentes, mais aussi modifier sa relation à la nourriture.

Et non, vous n’y échapperez pas, programme diététique rime évidemment avec … activité physique ! On ne parle pas de passer 10h par semaine à la salle de sport, mais simplement d’y aller à son rythme et selon ses capacités physiques. Le changement doit être complet, mais pas de panique, il est question d’y aller étape par étape.


 

        Naturellement, nous ne sommes donc pas faits pour résister à l’alimentation. Ces régimes ont en fait été conçus à l’envers. Comment avons-nous pensé qu’ils pourraient fonctionner en allant à l’encontre de la nature humaine ?

Il est temps de reprendre les choses dans l’ordre. Aucun régime, aucun programme n’est universel. Les clés de la diététique sont la personnalisation, l’adaptation, la patience et la connaissance de soi. N’attendez plus pour vous lancer, il est l’heure de reprendre votre vie en main !

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